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Article paru le 18/05/2002

 

HAUTES-PYRENEES : Treize personnes renvoyées devant le tribunal

L'affaire des platanes bouclée

 Treize des 26 membres des 2 commandos qui, le 26 juin puis le 8 août 2001, avaient entaillé avec des tronçonneuses plusieurs dizaines de platanes sur le CD 934, entre Rabastens-de-Bigorre et Vic- en-Bigorre, seront prochainement renvoyés devant le tribunal correctionnel de Tarbes.

 Le 29 avril, au terme de l'information judiciaire ouverte le 27 août 2001 par le parquet contre X des chefs de détérioration d'arbres au préjudice du conseil général et de mise en danger de la vie d'autrui, la juge d'instruction Catherine Katz a définitivement bouclé son enquête en signant l'ordonnance de renvoi et de non-lieu partiel pour une partie des mis en examen.

 Le 26 juin 2001, à 2 h 45, les pompiers du Codis de Bordères- sur-l'Echez reçoivent deux coups de téléphone passés de cabines téléphoniques situées à Maubourguet et Camalès leur signalant que plusieurs platanes viennent d'être entaillés. Une heure plus tard, les gendarmes de Pouyastruc dénombrent effectivement que 93 arbres ont bel et bien été la cible d'un singulier commando. Chacun des arbres est en outre marqué d'une croix blanche. En tout début de matinée, le geste est revendiqué par lettre à « La Dépêche du Midi ». Le commando s'est baptisé « Marre 75-21 », en référence à l'espérance de vie moyenne d'un homme et à l'âge de Charles Dours. Originaire d'Artagnan, ce jeune homme, âgé de 21 ans, avait trouvé la mort, le 20 juin, sur cette route, après avoir heurté un engin agricole au guidon de sa moto. Par son geste, le commando entendait dénoncer la dangerosité des arbres en bordure de route et d'inciter à leur abattage.

 « UNE ACTION ORGANISEE ET PLANIFIEE »

Moins de deux mois plus tard, dans la nuit du 7 au 8 août 2001, 66 autres platanes étaient à nouveau entaillés. Mais le nom du commando revendiquant l'opération a changé. Les membres de ce deuxième groupe se sont baptisés CAP (Commando anti-platanes). Immédiatement, l'un des responsables du premier commando démentait la participation de « ses hommes » dans cette opération.

 Après plusieurs semaines d'enquête, de vérifications des appels téléphoniques donnés par les membres présumés des commandos mais également en vérifiant les communications de journalistes, les gendarmes vont, le 8 octobre 2001, lancer une opération d'envergure. 12 personnes sont placées en garde à vue. Des tronçonneuses sont saisies. Et les langues commencent à se délier. « L'action du premier commando, note le magistrat instructeur, était organisée et planifiée. » Ainsi sur les 23 personnes faisant partie du premier commando, 12 ont entaillé les arbres, 7 ont appliqué la peinture et 3 ont joué le rôle de chauffeurs et de guetteurs. Quant au commando CAP, il n'était composé que de 3 hommes, dont 2 avaient fait partie de « Marre 75-21 ».

 A l'issue de ces deux actes, que leurs auteurs ont tous affirmé regretter devant le magistrat instructeur lors des auditions, le conseil général avait dû faire procéder à l'abattage de près de 200 arbres. Une opération que la collectivité locale entendait, lorsqu'elle a déposé plainte, bien faire payer aux membres des commandos.

 Bruno HUET.